LA PHYTOTHÉRAPIE N’EXISTE PAS

Par zeteditor
Bourgelat matière médicale phytothérapie ?

ou « Importance de la terminologie » par l’exemple de ce que certains nomment la phytothérapie.

Nous sommes très surpris que d’aucuns, même sous couvert de pensée critique, acceptent sans états d’âme de cautionner une pratique plus que discutable qu’ils nomment la phytothérapie.

Malheureusement, plus ils sont critiques sur d’autres sujets, plus leur acceptation de cette pratique prend du poids vis-à-vis des lecteurs. Existe-t-il un esprit critique à géométrie variable ? Tout est-il critiquable, sauf ce qu’ils nomment la phytothérapie ?

Nous pouvons tout de même croire que la majorité d’entre eux sont de bonne foi et se trompent par méconnaissance ou absence d’analyse, d’où cette petite explication.

Nous ne nierons pas l’effet physiologique et parfois médical de certaines plantes mais ce n’est pas le sujet principal, ni le principal danger pour l’esprit critique. 

Le danger, c’est l’utilisation des mots : la terminologie.

Le danger c’est un grand mot : la « phytothérapie ». 

Et il est bien plus dangereux qu’il n’y paraît.

Par un phénomène d’association, on pourrait créditer une respectabilité à un ensemble de traitements. Les pseudos-médecines comptent essentiellement là-dessus. Qu’une plante soit efficace contre la goutte, il en sera déduit par amalgame que les plantes guérissent une maladie. Si des plantes guérissent donc une maladie, il en sera de nouveau déduit par amalgame que la phytothérapie a prouvé son efficacité.

Ce manque de précision terminologique est toujours au désavantage de la science. La discussion devrait porter uniquement sur la validité d’un traitement par son efficacité propre, jamais en le classant dans une catégorie.

Couverture matière médicale, Bourgelat. Phytothérapie ?

Autrefois on utilisait la colchique pour soulager la goutte. L’industrie pharmaceutique l’a étudiée, a isolé un principe actif : la colchicine. Quand une efficacité est prouvée, les chimistes s’empressent d’isoler et synthétiser, ou pas… Néanmoins, le fait que des molécules thérapeutiques soient issues de plantes ne peut et ne doit avoir aucune valeur prédictive sur l’efficacité d’autres plantes. 

Et bien sûr, il en va de même pour les huiles essentielles qui ont été regroupées sous le nom d’aromathérapie, pour permettre de bénéficier de ce même effet d’association…

Lorsqu’il s’agit de nommer et classer, les pseudo-médecines savent faire preuve d’une rigueur quasi scientifique. Par exemple, l’allopathie est une trouvaille géniale de leur part. Ils s’empressent de trouver une catégorie dès qu’ils créent un « traitement », comme « mycothérapie » pour le champignon anti-cancéreux. L’antibiotique (contre la vie) n’a-t-il pas perdu le combat contre les pro-biotiques (catégorie bidon mais favorable à la vie…). On ne peut se contenter du scientifique, la terminologie a une grande importance.

Certains peuvent nous dire qu’il s’agit juste d’une catégorie, comme l’insulinothérapie, l’antibiothérapie ou la chimiothérapie anticancéreuse. C’est complètement faux, ces dénominations sont tout au plus de la nomenclature pour aider le scientifique, elles ne préjugent pas de l’origine d’une molécule mais de son mode d’action et n’ont aucune utilité marketing comme les pseudo-pratiques susnommées.

Constatant l’usage, on pourrait penser que ce combat est perdu d’avance concernant la phytothérapie. Il faut tout de même le mener car celle-ci a ouvert la porte aux autres thérapies non scientifiques. Nous avons parlé de la « mycothérapie » (discipline se développant en médecine vétérinaire sur la seule foi d’une efficacité tout au plus supposée d’un extrait de Coriolus versicolor), de la « gemmothérapie » et il y en a tant d’autres… Les indécis doivent s’interroger sur cette forme d’argumentation des pseudo-médecines car elle est pernicieuse et capable de travestir des fariboles pour leur donner un aspect de vérités respectables.