Les arguments douteux : n°2, la croyance
En décembre 1999, Laurent Puech rédigeait un article dans le numéro 240 de science et pseudosciences, sur une liste de 13 arguments régulièrement utilisés par les adeptes des pseudosciences pour justifier leur croyance et le rejet des arguments de leurs détracteurs. Nous allons reprendre son travail et l’adapter aux pseudo-médecines, en particulier dans le monde vétérinaire, et compléter la liste d’arguments. dans une série de courts billets.
« Il faut y croire » ou « tu ne crois en rien ». Souvent associé à « tu n’as aucune ouverture d’esprit » .
En français, croire peut correspondre à trois degrés d’adhésion.
- Le premier, c’est l’acte de foi (je crois en dieu), non sujet à la science.
- Le deuxième, c’est l’adhésion simple mais forte (je crois en l’homéopathie), qui doit accepter la critique lorsqu’elle aborde des sujets soumis aux règles de la science.
- Le troisième, c’est la supposition, l’affirmation empreinte d’un certain doute (je crois qu’il faut faire comme cela).
Ce dernier degré ne pose pas de problème car il ne peut être utilisé comme argument. Le premier degré implique des domaines hors champ scientifique donc personnels et respectables. Le problème vient lorsque les croyants du second degré continuent de croire malgré les preuves scientifiques. Ils confondent alors volontairement les deux degrés en demandant le respect de leur croyance.
Au nom de « l’ouverture d’esprit » ceux-ci réclament qu’on respecte leur croyance. Mais l’ouverture d’esprit ce n’est pas accepter tout et n’importe quoi au nom d’un relativisme délétère, la véritable ouverture d’esprit, c’est d’accepter de changer de croyance lorsqu’on nous apporte la preuve de notre erreur.
La science et la médecine ne relèvent ni de la foi, ni de l’adhésion aveugle. La science résulte d’hypothèses, de protocoles réplicables et de démonstrations. Il ne s’agit pas de croire mais de savoir. La croyance n’a rien à faire dans ces domaines.
Crédit photo : Igorelick