Les arguments douteux : n°1, l’argument galiléen.
En décembre 1999, Laurent Puech rédigeait un article dans le numéro 240 de science et pseudosciences, sur une liste de 13 arguments régulièrement utilisés par les adeptes des pseudosciences pour justifier leur croyance et le rejet des arguments de leurs détracteurs. Nous allons reprendre son travail et l’adapter aux pseudo-médecines, en particulier dans le monde vétérinaire, et compléter la liste d’arguments. dans une série de courts billets.
L’argument galiléen. « Et pourtant elle tourne » dit Galilée après avoir abjuré. Cet argument est systématiquement mis en avant par l’un ou l’autre des contempteurs de telle ou telle pseudo-médecine. A chaque fois! « Ma pseudo-médecine est victime de critiques comme l’a été la théorie de Galilée, qui avait raison avant tout le monde… ». Sous-entendu : ma « pseudo-médecine » est aussi valable que la théorie de Galilée ! Rappelons au passage que Galilée (scientifique), n’a pas été persécuté par les scientifiques…
Selon l’argument galiléen, il y aurait un persécuteur (la médecine) et une victime (la pseudo-médecine). Il est vrai que certaines découvertes ont été accueillies avec scepticisme, et que le temps leur donna raison. Mais il est aussi vrai que dans leur immense majorité, les hypothèses accueillies avec scepticisme se sont révélées inexactes. Quand au mythe du savant génial isolé, tellement ancré dans l’imaginaire collectif, laissons-le pour ce qu’il est : un mythe. Galilée était bien intégré à la société de ses pairs et dans la lignée de ses prédécesseurs, scientifiques comme lui.
L’accueil négatif d’une idée ne donne pas per se une quelconque valeur à celle-ci.
Crédit image : Un Monde Riant